20 janvier 2019

Le financement

Le contexte

L’aspect financier est un enjeu majeur des entreprises, et davantage encore lorsqu’il s’agit de startup.

De nombreuses dimensions financières sont à prendre en compte. Mieux vaut disposer de bonnes compétences ou se faire accompagner.

Par définition la startup est une entreprise en forte croissance. Elle doit générer à terme des revenus, mais avant cela il y a de nombreux couts qu’il faudra financer. C’est le financement de sa croissance, ou besoin en fonds de roulement, qu’il faudra trouver.

De plus, la startup est généralement située dans un contexte de marché très concurrentiel ou le temps compte. Le temps compte, il coûte, et peut s’acheter.

Le financement de l’entreprise peut se faire en capital, dans ce cas une part de l’entreprise appartiendra au financeur, on parle de financement dilutif.

Le financement peut aussi se faire par emprunt, aides, subventions. On parle ici de financement non dilutif et d’effets de levier.

La structure du capital

A la création de la société, il va falloir que les fondateurs se mettent d’accord concernant leur part dans le capital social. Une répartition équilibrée et équitable est un gage important de réussite et de pérennité pour toute entreprise en assurant une stabilité dans la direction de l’entreprise.

La répartition du capital social de la startup n’est pas forcément égale, il faut tenir compte de différents paramètres comme l’origine de l’idée, l’apport de l’expertise technique, les responsabilités opérationnelles, l’engagement personnel et financier, le leadership, le réseau …

Puis la répartition du capital évoluera au fur et mesure des tours de financement, le capital des fondateurs sera ainsi dilué par l’entrée des investisseurs.

Les prêts bancaires

Le prêt bancaire peut financer une part importante du démarrage de l’entreprise tout en conservant la totalité du contrôle du capital de la société. Il permet de réaliser un effet de levier sur son investissement initial et sur d’autre formes d’investissements dilutifs (investissement privés) ou non dilutifs (Bpifrance).

Il faut avoir à l’esprit qu’avec un projet à fort risque il est compliqué d’obtenir un financement bancaire classique sous forme de prêt, surtout si vous ne disposez pas de garanties.

Il est plus facile d’obtenir ce type de financement lorsque l’on a déjà une expérience entrepreneuriale réussie et des contacts privilégiés avec une banque.

Les financements publics

De nombreux dispositifs sont extrêmement intéressants en France notamment pour les entreprises innovantes.

Bpifrance propose des emprunts, avances remboursables et des cautions.

La fiscalité française permet sous certaines conditions de bénéficier du statut fiscal JEI (jeune entreprise innovante), très avantageux celui-ci permet baisser la fiscalité et les cotisations sociales de l’entreprise.

Le CIR (crédit d’impôt recherche) et CII (Crédit d’impôt Innovation) sont également intéressants.

Le Pôle Emploi peut également permette aux fondateurs d’être rémunéré via les indemnités chômage pendant la phase de création de l’entreprise, ou de percevoir le versement d’un capital qui correspond à la moitié de ses droits. Pour cela, il faut être éligible aux allocations chômage.

Le Financement participatif ou Crowdfunding

Le financement en phase d’amorçage peut être fait par une mise en relation via Internet. Il s’agit d’une sorte de réseau social de financement qui réduit le nombre d’intermédiaires et donc les frais de financement qui peuvent parfois entamer les fonds investis.

Différents types de financements participatif existent :

  • L’entrée au capital de votre startup ; Dans ce type de financement dilutif, mieux vaut privilégier une solutions type « holding » ou les micro-entrepreneurs sont regroupés, plutôt que de faire entrer de multiples actionnaires minoritaires vous imposants de nombreuses obligations juridiques;
  • Le prêt avec le versement d’intérêts appelé aussi crowdlending ;
  • Le don;
  • Les préventes de produits ou services permet de financer la fabrication en amont et donc diminuer les besoins de trésorerie. De plus, l’appel direct au consommateur assure une étude de marché quasi gratuit et efficace et constitue une première base de clientèle potentiellement fidèle et prescriptrice.

Le financement par prise de participation dans le capital

L’investissement en capital auprès de business Angels et de fonds d’investissement. Ceux-ci prendront une part de capital dans la société, et en contrepartie de leur risque financier pris, ont pour ambition de revendre à terme leur part avec un plus-value importante.

Le capital de la startup sera dilué, donc votre part également. Il vous faut aussi être vigilant quant aux notions de contrôle de la société, et de l’intervention et/ou le contrôle de celle-ci par ces financeurs. Il est néanmoins difficile de lancer un projet d’envergure sans un minimum de contrôle de la part des financeurs qui souhaitent que leurs fonds soient utilisés à bon escient.

Rapidement vous aurez à vous doter d’une comptabilité fiable, voire d’une comptabilité analytique, de moyens de contrôle de gestion, de tableaux de bord et de résultats périodiques. Visio expertise comptable pourra vous aider à mener à bien ces aspects.

Idéalement, mieux vaut démarrer avec un maximum de sources de financement non dilutives, apports personnels et familial (love money) si cela est possible et source de financement public. Les prêts d’honneurs, les avances remboursable Bpifrance, les exonérations de charges fiscales et sociales liée au statut de jeune entreprise innovante (JEI), le crédit d’impôt recherche et innovation (CIR).

Puis, après avoir créé son produit et trouvé ses premiers clients se lancer dans la recherche d’investisseurs souhaitant prendre une part de la société pour en accélérer sa croissance.

Les Business Angels

Ils investissent dans les startups en direct ou via des holding ou fonds leur permettant de mutualiser les risques. Il peut s’agir d’anciens entrepreneurs, de jeunes entrepreneur, d’anciens cadres supérieurs.

Les business angels peut vous apporter son savoir-faire, son expérience de votre secteur d’activité, son réseau.

Le capital risque

Il s’agit de sociétés de gestion qui gère des fonds issus de banques et entreprises prisées, et de la principale source de financement des entreprises innovantes non cotées en France.

Les entreprises de capital-risque couvrent différentes phases du financement de la startup, cependant plutôt dans la phase d’accélération ou « early stage » que dans la phase de démarrage ou « amorçage ». Il y a cependant des fonds spécialisés en « amorçage, leur risque étant dilué par un grand nombre de projets financés.

Le fonds d’investissement fait de la gestion pour le compte de tiers. Les « general partners » sont les fondateurs du fonds, les « limited partners » ceux qui y placent leur argent.

Les sociétés de capital risque et de capital investissement sont regroupées en France au sein de « France Invest » (http://www.franceinvest.eu) l’association des investisseurs pour la croissance.

Les fonds de capital-risque ou VCs gèrent des fonds de « private equity », qui regroupent des participations dans des entreprises non cotées en bourse. Les VCs ont pour objectif de monétiser leurs participations lors de la vente (sortie). La société est vendue à un industriel à un autre fonds, voir introduite en bourse.

Les VCs prennent diverses formes :

  • FPCI : Fonds Professionnel de Capital Investissement.
  • FCPI : Fonds Communs de Placement dans l’Innovation.
  • FIP : Fonds d’Investissement de Proximité.

Les FCPI et FPI sont principalement commercialisés auprès de particuliers par les banques.

Les fonds durent environ 10 ans. Les deux premières années sont des phases d’investissements. Puis pendant quatre à six ans le fonds « gère » la maturation des entreprises avec parfois des plusieurs tours de réinvestissement. Enfin, pendant les deux dernières années gère leur sortie.  

Les VCs sont classifié en fonction des trois étapes de financement des entreprises :

  • Le Capital d’Amorçage couvre le lancement du projet de l’entreprise financée. Cette phase est généralement davantage couverte par les Business Angels ou des financements publics, mais certain VCs peuvent intervenir pendant la phase d’amorçage.
  • Le Capital Développement couvre l’expansion de la société, notamment à l’international.

L’investissement s’accompagne de l’entrée du VCs au conseil de surveillance, de pilotage ou d’administration de la startup. Le VCs associé ou partner doit jouer un rôle de conseiller dans le développement de l’entreprise.

Après l’investissement, le leveur de fonds sera rémunéré avec un montant variable qui est proportionnel aux fonds levés et éventuellement un montant fixe. La levée de fonds via se biais génère des couts importants qui peuvent atteindre de 4% à 10 % du montant levé. Ces coûts significatifs, pourront être directement déduits de la prime d’émission, soit diminuer les capitaux propres, plutôt que de dégrader massivement le compte de résultat.

La présentation financière aux investisseurs

Afin de présenter ou pitcher votre projet aux investisseurs, il faudra leur proposer un business modèle appuyé par des comptes de résultats prévisionnels et plans de financement cohérents et en adéquation avec la croissance prévue de votre startup.

Ceux-ci doivent répondre à des questions telles que le type de charges à intégrer, les revenus, la vitesse de couverture des charges par les revenus, les investissements à réaliser, le niveau de financement stable à couvrir, le niveau de financement lié au besoin du fonds de roulement, le montant d’EBIT et de résultat escompté.

Le but est d’assurer la crédibilité de ceux-ci face aux investisseurs, être réaliste sans être pessimiste.

Visio expertise comptable pourra vous apporter son expertise et construire avec vous des comptes de résultats prévisionnels, examiner et traduire de manière cohérente et lisible les charges liées à votre croissance, et dérouler un plan de financement qui tiendra compte des besoins et ressources relevés.

La sortie des investisseurs

Il faut également étudier et proposer des stratégies de sorties aux investisseurs (exit strategie), car il ne faut pas oublier qu’ils veulent monétiser leurs investissements et obtenir un « bon multiple ».

La sortie idéale est celle qui permettra à la startup de continuer à se développer de manière indépendante. Une sortie peut également se faire par acquisition.

Dans tous les cas, des « dues diligences » seront menées, et faudra être capable de présenter des comptes financiers fiables et détaillés, des résultats par activité notamment via une comptabilité analytique. La fiabilité et la précision de votre service financier et de votre cabinet d’expertise comptable sera un gage de réussite.

  • L’acquisition industrielle.

Le rachat de la startup par un acteur plus important va généralement s’accompagner par la fin de l’aventure par ses fondateurs et les doter au passage d’une plus-value plus ou moins conséquente, rémunérant ainsi leurs efforts, ambitions, innovations et leurs audaces. La plupart du temps il devront permettre à l’acquéreur d’assurer une bonne transition en assurant leurs fonctions opérationnelles pendant les premiers mois. Une négociation sera menée concernant le prix d’acquisition, une partie pourra être payée cash immédiatement par l’acquéreur, tandis qu’une autre partie pourra être conditionnée par les futurs résultats de l’acquisition. Dans ce cas il faudra être très vigilant, car il est compliqué de d’assurer le paiement de cette partie sachant que vous ne maitriserez plus la gestion de la société et notamment ses couts et ses ressources autant humaines que financières.

  • L’acquisition par une société d’investissement.

Dans ce cas une nouvelle société d’investissement va remplacer la précédente. Bien que la startup reste indépendante, la répartition du capital peut évoluer et faire perdre l’indépendance aux fondateurs.

  • L’introduction en bourse.

C’est la meilleure solution permettant de poursuivre la croissance de l’entreprise et conserver son indépendance. Ici on parle des licornes : beaucoup de prétendants mais peu d’élus.

Notre cabinet d’expertise comptable saura vous conseiller efficacement pour permettre à votre startup de prendre les bonnes décisions en matière de financement !